Cet article est le fruit d’une réflexion basée sur différentes recherches de ces 40 dernières années autour de la physiopathologie des émotions et du stress.
En résumé : Le stress physique ou émotionnel crée un kyste émotionnel. Ces kystes peuvent être drainés par des manœuvres manuelles telles que la fasciathérapie. Les dernières recherches scientifiques sur les ventouses en 2014 puis en 2020 démontrent leur efficacité sur les trigger-points (points gâchettes) et sur la libération des fascias par la décompression myofasciale…
CQFD, les ventouses harmonisent les émotions, l’aspect psychique et libèrent des nœuds physiques émotionnels.
Le stress dans le corps
Le stress émotionnel est reconnu pour être à l’origine de nombreux dysfonctionnements physiques, mentaux ou émotionnels. D’importantes publications (institutions médicales, universités, centres de recherche en médecine complémentaire) ont démontré que les traumatismes émotionnels peuvent être stockés dans différentes structures cellulaires (organe, peau, muscle, glande endocrine, tissue…) et qu’une approche manuelle thérapeutique pouvait accéder et nettoyer ces empreintes émotionnelles.
Candace Pert1((
Pert, C.B., M.R. Ruff, R.J. Weber, and M. Herkenham. 1985. Neuropeptides and their
receptors: a psychosomatic network. J Immunol. 135:820s-826s))
, neurobiochimiste, a recherché comment le corps conserve les émotions dans les récepteurs à neuropeptides (nodal point)((Un neuropeptide est un type d’hormone, plus précisément un peptide sécrété par un neurone et ayant essentiellement une fonction de neuromodulateur. Ce sont des polypeptides ou de petites protéines formés de quelques acides aminés jusqu’à plusieurs centaines (191 pour l’hormone de croissance).)). Pendant que le système limbique est le centre cérébral de la gestion des émotions, les traumatismes émotionnels vont s’imprimer dans le corps, parfois jusqu’en profondeur, dans l’ADN, là où a lieu le traumatisme.
La science et la médecine sont depuis longtemps convaincues que les pensées et les émotions prennent naissance dans le cerveau. Dans une tournure intéressante, Pert et Ruff ne sont pas d’accord et suggèrent que “les pensées et les émotions remontent du corps vers le cerveau, où nous pouvons les traiter et les verbaliser en fonction de nos attentes, de nos croyances et d’autres filtres – certaines passent et d’autres non”. Ensuite, selon M. Pert, le cortex frontal du cerveau crée des histoires et donne un sens aux pensées et aux émotions qui passent à travers.
Cela peut être physique (accident de voiture) ou émotionnel (deuil, relation toxique) et cela déclenche une réponse neurologique qui s’apparente à : “se battre ou fuir”. Cette réponse est hormonale et va libérer des substances dans l’organisme (adrénaline, cortisol…).
Cette empreinte chimique et sanguine va rejoindre ses récepteurs qui se trouvent majoritairement dans le tissu conjonctif dont les fascias.
S’accumulant progressivement au cours des différents traumatismes ou durant un épisode chronique (deuil, chômage…), le corps ne parvient que trop rarement à traiter cet excès hormonal.
L’ostéopathe John Upledger2 décrit ce phénomène comme un kyste émotionnel ou énergétique.
Le corps privilégie toujours l’instinct de survie et l’intégration chimique reste présente dans le corps jusqu’à son évacuation par des mouvements respiratoires, des étirements, des techniques manuelles (fasciathérapie, ventouse, massage, ostéopathie cranio sacrée…).
Les symptômes de ces accumulations sont : épuisement, déséquilibre structurel, douleur chronique, inflammation chronique, déséquilibre du système immunitaire…
Le corps médical a dédié une science à ce concept moderne : la psycho neuro immunologie, qui peut être décrite comme étant l’étude psychosomatique de la multiplicité des facteurs familiaux et sociaux responsables des maladies.
Drainage des tissus conjonctifs
Le nettoyage de ses empreintes émotionnelles peut se réaliser par différentes manipulations sur le tissu conjonctif.
Ce tissu résistant, perméable et conducteur est présent dans l’ensemble du corps et stocke les décharges hormonales.
John Barnes3
(https://www.myofascialrelease.com/), physiothérapeute, a prouvé l’efficacité du nettoyage émotionnel en agissant sur les fascias.
Ventousothérapie émotionnelle
Plusieurs études montrent que la DMF (décompression myofasciale) est efficace sur ces kystes émotionnels. Et ce qui est intéressant c’est que de nombreuses publications scientifiques démontrent que la fasciathérapie aux ventouses (DMF) est aussi efficace que la fasciathérapie manuelle45 .
La localisation de ces nœuds émotionnels ne peut que difficilement être effectuée car elle nécessite une grande sensibilité tactile propre aux fasciathérapeutes ou ostéopathes fluidiques. Les techniques utilisées avec les ventouses viseront donc l’ensemble du corps.
Stress et kyste émotionnel : proposition de protocole général
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- Protocole du massage du dos : 20 mn
- DMF respiratoire, DMF des chaînes antérieures et postérieures : 20 mn
- Candace Pert : Molecules of Emotion: The Science Behind Mind-Body Medicine, 2010 [↩]
- UPLEDGER, J.E. : Libération somato-émotionnelle et au-delà, éditions de Verlaque, Aix-en Provence, 1991 [↩]
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Barnes JF. Myofascial release in treatment of thoracic outlet syndrome. J Bodyw Mov Ther. 1996;1(1):53-57.
Barnes JF. Myofascial release The missing link in traditional treatment. In: Davis CM. Complementary Therapies in Rehabilitation. 2nd ed. Thorofare, NJ: SLACK Inc; 2004:59-81.
Barnes JF. Myofascial Release: The Search for Excellence. Paoli, Pa: MFR Seminars; 1990.
Barnes MF, Gronlund RT, Little MF, et al. Efficacy study of the effect of a myofascial release treatment technique on obtaining pelvic symmetry. J Bodyw Mov Ther. 1997;1(5):289-296.
Barnes MF, Personius WJ, Gronlund RT, et al. An efficacy study on the effect of a myofascial release treatment technique on obtaining pelvic symmetry. J Orthop Sports Phys Ther. 1994; Jan; 19(1).
Myofascial Release: The Search for Excellence, John F. Barnes, PT
Myofascial Release Healing Ancient Wounds: The Renegade’s Wisdom, John F. Barnes, PT [↩]
- warren aj, lacross z, volberding jl, o’brien ms. acute outcomes of myofascial decompression (cupping therapy) compared to self-myofascial release on hamstring pathology after a single treatment. int j sports phys ther. 2020 aug;15(4):579-592. pmid: 33354391; pmcid: pmc7735689. [↩]
- Zhao H. [Clinical observation on therapeutic effect of cupping combined with acupuncture stimulation at trigger points for lumbar myofascial pain syndrome]. Zhen Ci Yan Jiu. 2014 Aug;39(4):324-8. Chinese. PMID: 25219130. [↩]